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Franchise Capoue : La glace est un produit anti-crise!

Capoue ukkel

Si les effets de la pandémie n’ont épargné personne dans le secteur horeca, certains franchisés s’en sont mieux sortis que d’autres. En gardant les Belges dans les frontières du pays, le Covid-19 les a aidés à vivre « local ».

Voilà cinq ans maintenant qu’Ignace de Ribaucourt et Antoine de Peyerimhoff ont repris les rênes de Capoue. Comment l’artisan glacier a-t-il traversé la crise que nous connaissons depuis plus d’un an?

Ignace de Ribaucourt: Si nous avons clairement enregistré une baisse du chiffre d’affaires par rapport à 2019, ça n’a pas été une catastrophe. Nous avons pu continuer la vente à emporter. Cela a assez bien tourné.

Antoine de Peyerimhoff: En règle générale, les gens ont besoin de se faire plaisir. Et depuis le début de la pandémie, il y a eu très peu de plaisirs accessibles. La glace a bien fonctionné quand on a pu être ouvert. Notre créneau, c’est de faire plaisir, c’est de donner du plaisir aux gens. Nous disons toujours à nos collaborateurs: « Vous avez réussi votre mission si une personne arrive ici en faisant la tête et repart avec un sourire ».

Ignace de Ribaucourt: On a eu, lors du premier confinement, un papa qui passait tous les jours à l’un de nos magasins avec ses enfants en disant « Heureusement que vous êtes ouverts, parce que c’est comme ça que je parviens à tenir les enfants tranquilles à la maison. Je leur dis: si vous êtes sages, vous aurez votre glace! ».

L’élément clé, pour atteindre ce résultat, c’est la localisation du magasin…

Ignace de Ribaucourt: Nous sommes très ancrés dans les communautés locales. Les gens qui habitent autour, qui travaillent autour, viennent régulièrement chez nous. Nous constituons vraiment un point de destination, un but de promenade. Nous avons ce lien fort avec le quartier, avec les gens qui y vivent. Nous voyons un peu nos salons comme le café du village, de nouvelle génération. Un lieu de rendez-vous, où les gens peuvent se rencontrer et venir passer quelques heures en famille, entre amis ou même pour travailler.

Antoine de Peyerimhoff: La convivialité, c’est un élément clé chez Capoue. Nous avons une clientèle très familiale. Et nous avons essayé de reproduire dans nos salons de glace une ambiance chaleureuse qui veut être l’extension du salon que chacun a chez lui. Une atmosphère, un service: c’est l’expérience Capoue. Elle entoure le produit, qui reste central.

Deux nouveaux franchisés ouvrent en pleine pandémie

Comment les salons de glace ont-ils vécu cette période de crise?

Antoine de Peyerimhoff: À l’exception du celui du centre-ville de Bruxelles, qui a souffert de l’absence des touristes, tous nos salons de glace ont bien fonctionné. Et particulièrement celui de Modave, qui a marché de façon incroyable. La glace est relativement anti-crise. C’est un point très positif. J’en veux pour preuve que nous avons ouvert deux nouveaux salons de glace pendant le premier confinement. Deux franchisés, à Genval et à Nivelles, qui s’en sortent assez bien. Même s’ils n’ont pas fonctionné à plein, évidemment, parce que les salons n’ont pas pu être ouverts.

Ignace de Ribaucourt: Encore plus positif: on va ouvrir cette année un nouveau salon de glace à Uccle et un autre à Merchtem. Et les deux franchisés concernés ont signé pendant la pandémie. Donc en connaissance totale de la situation et en constatant à quel point la glace est effectivement un produit « anti-crise » et qui continue à fonctionner. Même si ce n’est pas « à plein », il apporte aux franchisés une rentabilité nécessaire par rapport à leurs besoins.

Changer de vie professionnelle ? Devenir franchisé.

Antoine de Peyerimhoff: En termes de franchise, nous vivons une période assez dynamique. On voit énormément d’évolution dans la mentalité des gens. « Finalement, pourquoi est-ce que je ne travaillerais pas pour moi? Pourquoi ne pourrais-je pas profiter à 100% des fruits de mon travail? J’ai envie de travailler, je suis volontaire, je me rends compte qu’il y a du boulot, mais je le ferais pour moi! ». La crise du Covid-19 a beaucoup fait ressortir cette approche-là.

Ignace de Ribaucourt: Et ces personnes sont venues nous dire: « Je voudrais bien changer de vie professionnel ». Après, il faut réfléchir et voir si cela correspond ou pas avec le profil de la personne. Mais nous en avons rencontré plusieurs qui étaient totalement sérieuses et motivées pour aller plus loin dans cette démarche. Quand ce genre de réflexion vous titille depuis quelque temps, le fait de voir que ça fonctionne malgré une crise comme celle que nous traversons, c’est encourageant.

Capoue débarque en Flandre

Jusqu’à présent, Capoue n’était présent qu’en Wallonie et à Bruxelles. Mais un premier franchisé a choisi de s’installer en Flandre.

Antoine de Peyerimhoff: A ce stade, il ne fait pas de doute que Capoue est moins connu en Flandre. En ouvrant un salon de glace à Merchtem, on reste dans la première ceinture de Bruxelles. Donc, on y profite quand même d’une certaine notoriété. Mais ce qui est important, c’est qu’il s’agit d’un premier pas en Flandre et qui va être suivi par beaucoup d’autres. Notre objectif, c’est d’avoir 80 salons de glace en Belgique d’ici 7 à 8 ans.

Ignace de Ribaucourt: Ce ne sont pas les implantations que nous cherchons en premier lieu, mais les franchisés qui nous regoignent. Des personnalités. Des gens qui vont adhérer à notre philosophie, qui vont être sensibles au fait d’avoir de vrais et bons produits, au fait de donner le sourire au client et d’avoir cette mission « de quartier ». Une fois que nous avons trouvé une candidat franchisé correspondant à ce profil, nous regardons dans quelle zone géographique il ou elle a envie de s’installer. Dans tous les cas, nous faisons réaliser une vaste étude par une entreprise externe. Elle mesure tout ce qui peut l’être en termes de statistiques pour assurer le plus de succès potentiel au futur franchisé. Il y a une question de feeling, une question géographique qui varie selon le candidat et le fait d’avoir des statistiques qui nous confortent dans l’idée d’implanter un magasin là et du succès qu’il pourra y rencontrer.

Antoine de Peyerimhoff: Nous voulons ouvrir des franchises, mais pas à n’importe quelles conditions, pas à n’importe quel prix, pas avec n’importe qui. Nous voulons avoir un réseau de franchisés solide, dans lequel nous avons confiance, qu’ils aient confiance en nous et que tout cela nourrisse un cercle vertueux.

Franchise vs location gérance

Le montant à investir au départ peut parfois décourager un candidat…

Ignace de Ribaucourt: Nous avons deux approches en termes de franchise. Il y a la « full franchise », avec un franchisé qui va démarrer avec nous en ouvrant son propre magasin et qui va réaliser les investissements nécessaires pour l’ouverture. La seconde approche, c’est la « location gérance » qui s’applique à certaines de nos boutiques que nous allons mettre en franchise ou que nous avons mises en franchise. Cela signifie que le gérant n’a pas d’investissements à faire dans le magasin. Mais il n’est pas propriétaire de son fonds de commerce – c’est nous qui le sommes – et il doit nous payer un loyer mensuel. Ce sont des possibilités qui existent en fonction des profils des candidats-franchisés. Elles s’appliquent uniquement aux boutiques que nous avons aujourd’hui en propre et que nous allons franchiser.

Antoine de Peyerimhoff: L’idée derrière tout ça, c’est que si on trouve un candidat dans lequel on croit très fort, qui n’a pas les moyens pour démarrer et que nous disposons par ailleurs d’un magasin disponible à la franchise, on va lui permettre de se lancer. Ce qui importe pour nous, c’est la personnalité des candidats. Nous recherchons des gens passionnants, passionnés et généreux.

L’avis du franchisé: Jordan Rivart

Covid ou pas, le réseau Capoue continue de s’étendre. Un nouveau salon a ouvert ses portes à Uccle en juin dernier. Rencontre avec son franchisé.

C’est parce qu’il est « conscient de ses forces et de ses faiblesses », que Jordan Rivart, 29 ans, a choisi la franchise. « J’ai toujours voulu me lancer dans l’entrepreneuriat, devenir indépendant. J’ai volontairement quitté le confort de mon job précédent (j’étais commercial dans l’événementiel): avec la franchise, je dépends uniquement de moi et de mon travail. C’est un modèle économique qui fonctionne. C’est plus facile, on bénéficie directement de la notoriété du franchiseur. C’est particulièrement vrai avec Capoue. Restait à trouver le lieu. Le conseiller en franchise de Capoue m’a appelé voici quelques mois. Il avait déniché un ‘chouette’ emplacement, à Uccle. Je suis allé le voir: il réunissait tous les critères. Surtout avec quatre écoles dans les alentours. La banque Belfius m’a très vite suivi. En 6 jours, c’était réglé ».

Quel est le premier bilan depuis l’ouverture?

« Il faut s’accrocher! Je suis seul pour tout gérer, notamment l’administration pour les étudiants qui viennent m’aider. Mais j’apprends. Et c’est ça aussi l’avantage de la franchise: avec la structure de Capoue, j’ai toujours une épaule sur laquelle m’appuyer. Et puis, le salon tourne déjà fort bien. J’ai été vraiment bien accueilli par les autres commerçants et par les consommateurs. Ils étaient unanimes pour dire qu’un Capoue manquait dans le quartier. Nous avions une file de clients dès le premier jour et nous sommes rentables depuis le début. Capoue, c’est clairement un concept ‘Covid-proof’. Alors, oui, il faut bosser. C’est certainement mon aventure la plus dure, mais c’est aussi la plus belle! ».

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